Chaque
jour la Geoula, la libération, est censée venir. Le Geoula peut arriver à
cette seconde. Si nous agissons comme il se doit, la Geoula viendra tout de
suite ! Donc, de qui cela dépend-il ? Seulement si une personne est vraiment
humble, si elle se considère comme inférieure à tous les autres. Que tout le
monde est composé de plus grands Tsadikim, de personnes plus saintes et plus
pures que moi. Rabbenou dit (Likoutei Moharan 14:5) : « Une personne doit
se rabaisser elle-même, premièrement devant ceux qui sont plus grands
qu'elle, deuxièmement devant des personnes du même niveau qu'elle, troisièmement
devant des plus petits qu'elle et quatrièmement, parfois quand elle est
la moindre parmi les petits, elle doit se rabaisser elle-même par rapport à ce
niveau lui-même. Il faut s'imaginer à ses propres yeux qu'on est inférieur à
ce qu'on est vraiment. Cela correspond à : « que chaque personne se tienne à
sa place » (Chemot 16:29). Rabbi Nathan explique (Likoutei Hala'hot, Orlah 5:6)
« Il y a quatre périodes dans l'année, chacune comprend trois mois. Et
au cours de chaque période une personne doit travailler sur une autre forme
d'humilité. "Et les quatre périodes commencent à Nissan. Par conséquent
la période de Tevet est la quatrième période, là l'essentiel de la réparation
est constitué de trois mois, Tevet, Chevat, et Adar. Il s'ensuit que Tou
Bichvat est le point central de cette période ... qui correspond au quatrième
niveau de l'humilité mentionné. C'est le stade d'être si humble et modeste,
au-dessous de son propre niveau..."
Rabbi Nathan explique que ces quatre périodes viennent briser les quatre types
d'orgueil dont parle Rabbenou dans la Torah 14. Le premier niveau
d'humilité consiste à croire dans tous les Justes, dans tous les Admorim. Il
faut croire que tous les Rebbes, tous les Rachei Yechivot sont tous des Tsadikim.
Le principe de Breslev c'est de croire en chacun, de croire en tous les Juifs,
dans chaque Admor, dans chaque Tsadik. Une personne pense qu'elle est plus
Tsadik que tout le monde, plus Tsadik que tous les Admourim, que tous les
rabbins. Elle ose même parler contre eux, sur cet Admor, sur ce Rav. Comment
oses-tu parler à propos de Rabbanim, sur de saints et purs Admorim dont la
sainteté et la pureté atteignent l'extrême sainteté et pureté ? La première
chose à faire est de faire un examen de conscience et de reconnaître que tu es
à un niveau bien inférieur à tous les Justes, tous les Admorim, tous les
Rachei Yechivot. Plus bas que tous ces rabbins qui diffusent la Torah jour et
nuit. Et même si tu as le mérite de connaître un Tsadik qui se trouve à un
tel niveau que personne ne peut appréhender, aucune personne n'a besoin d’être
au courant à ce sujet. Tu dois honorer tous les Justes. Tu dois savoir qu'ils
accomplissent des prodiges, qu'ils sont vraiment des Justes ! Tu dois croire
qu'ils font des miracles et des prodiges. Es-tu jaloux pour ton propre Rabbi ?
Cela te dérange qu'il y ait encore d'autres Tsadikim persévérant dans leur étude ?
D'autres Tsadikim qui réalisent des miracles et amènent le salut ? Tu ne peux
pas supporter qu'il y ait encore d'autres Justes. C'est ton problème d'être
fanatique. Tu es tellement impur que tu ne peux supporter aucun Tsadik dans le
monde. Parce que tu es plongé dans une infinie impureté. Alors, Rabbenou dit :
la première chose que tu dois faire c'est d'arrêter de parler contre des
Tsadikim ! Arrêtes de mépriser les rabbins ! Arrêtes de penser que tu es le
plus grand Tsadik au monde.
Le deuxième
niveau est relatif aux personnes moyennes. Il faut considérer que je suis d'un
niveau inférieur à celui d'une personne ordinaire. Penses-tu que tu peux
atteindre le niveau d'une personne intègre qui dit des Tehilim avec des larmes
qui coulent sur son visage ? Peux-tu parvenir à son niveau ? As-tu déjà
une fois pleuré en disant un chapitre des Tehilim ? Il y a de simples gens, ils
sont dans la moyenne. Ils ne sont pas des Admorim. Ils ne sont pas des Rachei
Yechivot. Mais ils pleurent quand ils disent les Tehilim. Ils n'ont qu'à ouvrir
les Tehilim et déjà ils commencent à pleurer, des larmes coulent de leurs
yeux. As-tu atteint leur niveau ? Tu n'arrives même pas à la poussière de
leurs pieds ! Donc sache qu'il y a des Juifs moyens, ils sont toute la journée
attachés à Hachem. Et toi, tu es à un niveau bien inférieur au leur.
Alors qu'as-tu encore à t'enorgueillir ? Tu penses toujours être meilleur que
quiconque ? Peut-être, tu penses être meilleur que les méchants ou les
profanateurs de Chabat. Tu te prends pour un plus grand Tsadik qu'eux !
Pour cela Rabbenou dit qu'il s'agit du troisième niveau d'humilité : «
Devant des moindres que toi ». Car sais-tu qui est un mauvais Juif ?
As-tu une idée de ce qu'est un Juif ? Dans une seconde il fera Techouva et il
va te dépasser de millions de niveaux, de millions d'années-lumière. Tu ne
pourras jamais suivre son rythme. Sais-tu combien de profanateurs de Chabat ont
fait Techouva ? Combien de personnes qui ont mangé le jour de Yom Kippour
ont fait Techouva ? Aujourd'hui, ils sont déjà des Rachei Yechivot. Ils sont
eux-mêmes de grands Tsadikim. Aujourd'hui, tu ne peux même pas parvenir à la
poussière de leurs pieds. Rabbi Akiva disait : « Qui va m'amener un étudiant-savant
que je puisse le mordre comme le fait un âne ». Et à la fin, il est
devenu Rabbi Akiva, la tête de tout Israël. Donc, sache que tu es peut-être
bien inférieur face à quelqu'un qui t'apparaît comme mauvais.
Le quatrième
niveau est le plus haut niveau de l'humilité. Il consiste à « se
rabaisser soi-même par rapport à son propre niveau ». Comme une personne
qui se fait petite elle-même. Il sait qu'il est vraiment petit. Il doit prendre
conscience de sa petitesse, il doit savoir et croire qu'il est, en réalité, même
plus petit que ça !
Et
ces quatre niveaux d'humilité sont en parallèle les quatre périodes de l'année.
Car tu dois avoir la conviction que tu es bien moins que tous les Justes. Cela
est par rapport à la période de Nissan, Iyar et Sivan. Ensuite, tu dois croire
que tu es bien moins que la moyenne des gens. Cela est par rapport à la période
de Tammouz, Av et Eloul. Puis, tu dois également croire que tous les méchants
feront Techouva. C'est la période de Tichri, Hechvan et Kislev. Et quand tu
arrives à la période de Tevet, Chevat et Adar, il est possible de parvenir au
summum de l'humilité. Et c'est Tou Bichvat. Le point du milieu de cette quatrième
période. Alors, il est possible d'atteindre la modestie de Moche Rabbenou. Une
telle humilité qu'il sait qu'il est le pire parmi les pires, et il se sent inférieur
à son propre niveau, il se considère comme étant lui-même au plus bas de l'échelle.
Il ne se considère pas du tout comme supérieur à aucun Juif dans le monde.
Durant toute l'année une personne doit travailler à développer sa propre
humilité, à cosidérer son manque d'intelligence, son manque de connaissances,
son manque de compréhension. Ici, j'ai commis une erreur. Ici, j'ai fait ce
genre d'erreur et là j'ai fait encore ce genre d'erreur. Partout je me suis
trompé autrement. Et grâce à cela une personne arrive à des niveaux de plus
en plus évidents d'humilité.
Le
Baal Chem Tov a dit : Combien doit-on servir Hachem jusqu'à ce qu'on voit
Eliahou Hanavi en rêve ? Et combien faut-il servir Hachem pour mériter de
dire Chalom au prophète Eliahou ? Et combien doit-on travailler jusqu'à
ce que Eliahou Hanavi nous rende notre Chalom ? Et combien est-il nécessaire
de travailler sur l'humilité et la modestie afin de pouvoir étudier avec le
prophète Eliahou ?
Et
combien doit-on travailler pour que Eliahou Hanavi t'attende à l'entrée. Et
avec une seule pensée d'orgueil, que tu es peut-être meilleur qu'un autre Juif
dans le monde, il est possible de tout perdre.
En même
temps que le travail sur l'humilité, une personne est obligée de servir Hachem
avec toutes ses forces, de sorte à trembler de tout son être dans le service
de Hachem. Et cela avec le maximum de joie et d'enthousiasme. Parce que quand
une personne mérite de ressentir sa propre humilité, tout à coup il ressent
une pression du sang complètement différente dans ses veines. Son sang bat à
un rythme différent, sous une autre forme. Tout à coup, il ressent que tout
est différent. Toute sa circulation sanguine a changé. Soudain, tout devient
facile. Tous ses membres deviennent légers. Quelque chose de nouveau est arrivé
à ses membres, à son sang. Et alors, l'homme commence à ressentir une bonne
vie, une vie éternelle, un avant-goût du monde à venir.
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