Paracha Michpatim


« Six jours durant tu accompliras tes activités, et le septième jour tu chômeras » (Chemot 23:12)


Lorsqu'un enfant qui voit son père assis calmement, en chantant à la table de Chabbat, il ressent un tel sentiment de bonheur intérieur, c'est toute sa vie, c'est toute sa joie…

   Rabenou dit que Chabbat ressemble à un magnifique mariage où tout le monde est heureux et danse avec une joie immense. Une personne s'habille de ses plus beaux vêtements et il court pour rapidement prendre part à cette joyeuse célébration. Mais il faut du mérite pour avoir le privilège de regarder à travers un rideau, à travers la plus petite fissure, ce qui se passe à l'intérieur « (Sihot HaRan 254).


   Lorsque le saint Chabbat arrive, il y a un mariage dans le ciel. C'est un mariage qui dure vingt-six heures. Depuis le début de Kabalat Chabbat jusqu'à la Havdala. Et chacun doit participer à ce mariage, avec des mélodies, des chants et les danses qui viennent des cieux. Quand nous disons “Leha Dodi” au début de Chabbat, le Saint béni soit-Il entre dans le jardin d'Eden et danse avec les Tsadikim. Tout au long du Chabbat, si l'on peut s'exprimer ainsi, Hachem danse avec les Tsadikim, avec tous les anges dans le Gan Eden. Et tout le monde danse autour du Saint béni soit-il et dit : “c'est Hachem en qui nous avons espéré, nous nous réjouissons et nous sommes heureux de son salut” (Yeshiah 25:9). Et tout le monde voit le visage de Hachem face à face. Et tout le monde se nourrit de la clarté de la lumière qui brille alors. Tout ce que nous avons le Chabbat, toute la joie du Chabbat, tout vient de la joie, des mélodies et de la musique du Saint béni soit-Il avec le Tsadikim dans le jardin d'Eden. Cette joie descend du ciel jusque vers notre monde.


   Le Rebbe a dit que le Chabbat c'est effectivement comme un mariage, tout simplement un mariage. C'est un grand et important mariage où tout le monde va et danse. Mais le problème est que tous ne sont pas en mesure d'entrer dans la salle. La salle ne peut pas contenir tout le monde. Comme lors d'un mariage d'un Admour où viennent trente mille, quarante mille, cinquante mille Hassidim. Une partie va assister en montant sur les fenêtres, certains sur les toits, ou avec des jumelles en regardant la grande joie du dais nuptial ou la danse du Hatan. Tout le monde est à la recherche d'une sorte d'ouverture ou de fissure pour regarder à travers. Pour être en mesure de voir la joie du mariage. Peut-être qu'ils auront un aperçu de quelques danses.


   Le Rebbe dit que le Chabbat c'est comme un mariage. Mais qui sait s'il méritera de voir la joie du Chabbat ? Qui méritera de voir la joie merveilleuse du Chabbat, la joie infinie du Chabbat ? “Il s'agit d'un privilège incroyable, juste être en mesure d'observer à travers le rideau, à travers la plus petite fissure et d'être en mesure de voir ce qui se passe à l'intérieur !”

 

   Parce que le Chabbat c'est seulement pour la danse, le chant et la mélodie. Lorsque le saint Chabbat arrive il faut être très heureux, il faut danser et chanter. Le Chabbat c'est une sainte joie sans fin, une joie sans limites. Il est interdit d'avoir ne serait-ce qu'une petite pensée fugace de tristesse ou d'inquiétude durant le Chabbat. L'essence du judaïsme en dépend. Plus une personne est heureuse le Chabbat, plus elle danse le Chabbat, c'est en proportion qu'elle recevra de D.ieu la lumière divine durant toute la semaine. La lumière de l'Eternel éclaire l'homme de joie selon sa joie durant le Chabbat. L'homme n'a pas le droit d'être triste ou déprimé pendant Chabbat. Il ressentira “comme s'il avait accompli absolument tout ce qu'il avait à faire” (Rachi sur Chemot 20:8). D.ieu merci, personne n'est en prison. Personne n'a été fait prisonnier. Tout le monde a, Barouh Hachem, deux Hallot et une coupe de vin pour le Kidouch.


   Quand nous disons “Vayahoulou”, nous disons les “Dix Paroles”. “Vayahoulou comprend tout, tous les comptes, tous les soucis, tous les plans”. Lorsque le saint Chabbat arrive, il est interdit à une personne d'établir des projets sur ce qu'il pourrait faire au cours de la semaine à venir. Il ne faut avoir aucune pensée sur ce qui se passera durant les jours profanes. Chabbat arrive, laisse Hachem s'occuper de tout. Si une personne pense durant le Chabbat à ce qui peut arriver, alors dans les cieux ils disent : “OK. Qu'il en soit comme il pense”. Pourquoi tiens-tu une comptabilité avec Hachem ? Tu ruines tous les plans de D.ieu. Hachem a un nombre incalculable de projets, bien meilleurs que ce que tu peux imaginer. Il veut tout donner. Il veut nous submerger sous le bien. Hachem veut donner à l'homme toute la bonté dans le monde. Mais si une personne pense durant le Chabbat : “que mangerons-nous ? Que boirons-nous ? Que mangerons-nous dimanche ? Quel sera le menu lundi ? Qu'en sera-t-il mardi ?” Alors, ils lui disent : “OK. Ce que tu penses, on va te le donner. Tu vas recevoir en fonction de ta propre compréhension”. Mais si tu ne penses pas, et si tu ne te demandes pas qu'est-ce qui va se passer. Qu'arrivera-t-il dimanche, lundi ? Mieux vaut te fortifier dans la joie ! Alors, tu recevras une telle abondance, à laquelle tu n'aurais jamais osé espérer, à laquelle tu n'aurais jamais rêvé. Tu ne peux pas parvenir à imaginer ce que Hachem a comme bonté à te donner. Il faut se réjouir vraiment durant le saint Chabbat, vraiment être rempli d'un bonheur illimité, d'une joie sans fin, au-delà des limites. Bien sûr, il ne faut pas perdre sa tête. Car il est impossible d'attirer la sainteté du Chabbat et la lumière divine du Chabbat ici-bas si ce n'est au moyen de la joie.


   Chabbat arrive. Tout le monde chante. Tout le monde danse avec les enfants ! Tout le monde : les Admourim, les Rabanim, les Rachei Yeshivot. Tout le monde est assis pendant trois à quatre heures à la table de Chabbat et chante avec les enfants. Et les enfants disent des Divrei Torah, des Hidouchim. Les enfants ressentent le Oneg Chabbat, ils ressentiront le désir d'être Hareidim, le désir d'avoir la Yirat Chamayim. La table de Chabbat c'est la clé pour toutes les choses du monde, pour toutes les délivrances. Quand quelqu'un est assis avec ses enfants et chante avec eux, alors ses enfants reçoivent le désir de sainteté, leur désir pour la Torah, pour la prière, pour la crainte des cieux, un amour pour leur mère et pour leur père. Vous ne chantez pas ? Ce n'est pas Chabbat ! Si une personne ne chante pas les Zemirot, alors son fils ne va-t-il pas quitter la bonne voie,
que D.ieu nous préserve ? Si une famille ne chante pas les Zemirot de Chabbat, alors les enfants commencent à se promener, ils n'ont rien à faire. Alors, ils vont dehors et entendent des choses pas jolies. Ils font de mauvaises rencontres, ils abîment d'autres amis. L'enfant voit que son père ne prie pas, qu'il n'est pas heureux. Il ne chante pas des chansons lors de Chabbat. L'enfant va commettre des transgressions. Lorsque Chabbat arrive, l'enfant doit voir que son père languit et se réjouit pour le Chabbat qui arrive. Alors, lui aussi prendra goût au Chabbat, le goût de vivre. Maintenant c'est le moment pour les Zemirot, pour chanter. Nous chantons les Zemirot pendant une heure. Alors, les enfants  reçoivent la vie. Ils rient et sont heureux. Si un enfant chante pendant une heure avec son père durant le Chabbat, alors par ce mérite il peut se renforcer et tenir le coup pendant toute la semaine à venir. S'il lui arrive alors de rencontrer un mauvais ami, il lui dira : “Eloigne-toi de moi. Tu veux m'abîmer ?Lorsqu'un enfant voit son père assis paisiblement, chantant des Zemirot, il aura un tellement bon sentiment dans son cœur, c'est tout sa vie, c'est toute sa joie. Alors, il ne sera pas intéressé par ce qui se passe dans la rue, par toutes ces vanités. De quoi a besoin un enfant de plus que cela ? L'exigence minimale pour un Juif c'est de chanter les chants du Chabbat. Sans cela il n'a même pas commencé !


  
On a demandé au père de Rabbi David de Lelov comment il avait mérité d'avoir un tel fils. Il a répondu que quand il arrivait dans les Zemirot de Chabbat à la ligne : “et vous mériterez de voir vos enfants et les enfants de vos enfants accomplir la Torah et les Mitsvot”, il disait cela avec de tels pleurs, avec de telles larmes dans les yeux, et avec un tel attachement, pendant au moins une demi-heure, qu'il mérita de voir ses enfants et ses petits-enfants agir de la même façon. Un père veut que son enfant ne coupe pas ses Peot ! Pourquoi ne les couperait-il pas ? Que voit-il chez son père ? Son père dort durant le Chabbat, il mange et il mange encore, il dort et il dort encore. S'il voyait son père chanter avec beaucoup d'enthousiasme, danser avec ses enfants et leur transmettre beaucoup de chaleur, alors aucun enfant ne couperait ses Peot, aucun enfant ne se tournera vers la rue, aucun ne s'égarera. Parce que les enfants eux-mêmes veulent servir Hachem. C'est simplement qu'ils ne voient pas de service de Hachem. Donc, une personne doit chanter avec attachement et ferveur : “je mériterai de voir mes enfants et mes petits-enfants...”. Alors, lui, ses enfants et ses petits-enfants iront avec des Peot, ils étudieront la Torah et ils observeront les Mitsvot.

 

 

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