La Torah nous raconte que Moche Rabenou allait faire paître le troupeau aux
confins du désert. Quel est le sens de cette expression « dans le désert » ?
Qu'est-ce que cela veut dire « aller jusqu’aux confins du désert » ?
Moche est-il allé chercher un bon endroit comme pâturage ? Un pâturage encore
meilleur ? Rabbi Avraham, le fils de Rambam, dit que Moche est allé chercher un
désert situé après le désert. Il ne se suffit pas de n'importe quel désert.
Il veut un désert qui soit complètement éloigné de tous les autres déserts.
Un désert où personne n’est jamais allé, qu’aucun pied n’a jamais foullé.
Car seulement dans un tel endroit il pourra parvenir à sa plénitude,
s'attacher vraiment à Hachem, savoir qu'« il n'existe rien d'autre que Lui »,
savoir qu'il n'a aucun lien avec ce monde. Il n’a aucun lien avec quoi que ce
soit, afin d’être en mesure d'atteindre une annulation complète.
L’homme doit parvenir à une abstraction totale des besoins matériels.
Il doit savoir qu'il n'existe pas de monde matériel, il n’y a pas du tout de
monde. Ce monde-ci est un rêve, une vue de l'esprit, une imagination. Le saint
Zohar (Parachat Chelah) dit qu’à l'avenir il ne restera aucun souvenir de ce
monde-ci, ne serait-ce que de l’épaisseur d’un cheveu. Ni maison, ni bien,
aucun problème, aucune difficulté, il ne restera rien du tout. Tant qu'une
personne garde la moindre mémoire de ce monde, alors il ne peut pas atteindre
sa réparation. Seulement s'il est tourmenté et s’il se purifie de ses désirs
et de ses envies. S’il parvient à se couper de toutes les illusions de ce
monde, jusqu'à ce que tout soit oublié, au point de n’avoir plus aucun
souvenir de ce monde ! L’homme ne peut entrer dans le monde à venir tant
qu'il lui reste quelques liens avec son corps ou avec ce monde. Parce que dans
le monde à venir il n'y a pas de maisons, pas de nourriture, rien, tout est
complètement différent. Le corps se transforme en âme, et aucun aspect de ce
monde ne demeure.
On raconte au sujet de Reb Chimon « de la forêt », un Hassid
Breslev, qu’il servait Hachem jour et nuit avec une force et un enthousiasme
exceptionnels, il est décédé subitement. Il est venu en rêve à Reb Avraham
Bernyou, le petit-fils de Rabbenou. Il lui a raconté tout le déroulement de sa
disparition. « Rabbi Nathan est venu vers moi, et il m'a emmené vers Rabbenou
HaKadosh. Le Rabbi m'a dit : « Qui dit que tu es un Hassid Breslev ? Es-tu allé
à Ouman ? Es-tu monté au Tzion ? As-tu fait Messirout Nefech ? Tout cela est
très bien. Mais être un Hassid Breslev ce n'est pas si simple. Cela ne vient
pas facilement. J'ai un carnet, examinons la liste. Le Rabbi a pris la liste et
il a dit : « C'est bon. Tu es inscrit sur ma liste. Tu es un Hassid Breslev.
Mais tu as encore une odeur de ce monde ! ». Tant qu’il reste encore à
l’homme un lien avec ce monde, quelque odeur de matérialité, ou quelque
envie de ce monde-ci, il ne peut pas parvenir à sa place dans les cieux. «
Deux anges sont venus, ils m’ont pris pour me tremper dans le fleuve Dinour,
c’est un fleuve de feu. Et ils m'ont immergé... Comment te décrire les
grandes douleurs et les souffrances qu’ils m’ont infligées lorsqu’ils
m’ont immergé ? Cela est tout à fait indescriptible. Il n'existe tout
simplement aucune souffrance de ce genre dans ce monde. Mais également est
indescriptible la grandeur du plaisir après la Tevilah. Après cela Rabbi
Nathan est revenu avec moi vers Rabbenou Z"L. Il m’a dit : « Je ressens
encore chez toi quelque chose de ce monde. Va t’immerger une seconde fois ».
Il est interdit qu’il reste ici quelque croyance de ce monde, aucun lien avec
le monde, aucun attachement avec le monde. Tant que l’homme n’a pas rejeté
tous les résidus, toutes les odeurs de ce monde, il ne peut pas entrer dans le
monde à venir. Et Rabbi Nathan m'a emmené une deuxième fois pour que je
m’immerge. Lorsque je suis retourné vers Rabbenou, il m’a dit : «
maintenant tu es purifié ».
Nous voulons une vie éternelle. Notre corps est seulement une boîte, il ne
fait que contenir notre Nechama. Pourquoi Hachem nous a-t-Il créé un corps ?
C'est seulement pour que la Nechama ne s’élève pas avant son heure. L'âme
n'a rien à faire ici dans ce monde. Elle veut tout le temps retourner à sa
source en haut. Elle n'a aucun lien avec ce monde. Encore manger, encore à
boire, assez ! L’homme est obligé de manger, sans cela son âme va le
quitter. Au moment où il cesse de manger, l'âme le quitte et elle retourne à
sa source. L'âme ne veut pas être ici ! Cent vingt ans c’est le maximum. Après
cela, elle n'a plus de force et elle veut quitter cet endroit. Durant cent vingt
ans, elle parvient à survivre, mais seulement au moyen de la nourriture.
C’est pourquoi une personne doit toujours être attentive aux besoins de son
corps. Mais en vérité, le corps n’est qu’une boîte pour contenir la
Nechama. Comme quelqu’un qui possède un diamant dans une boîte, et
constamment il se fait du souci pour cette boîte. Il la soigne, la fait briller.
Il s’inquiète pour elle. Il y a un précieux diamant à l'intérieur.
L’essentiel c’est le diamant. La chose principale est l'âme ! Polis le
diamant ! Tu es quelque chose de divin. Qu’as-tu à faire briller la boîte ?
Pour qu’elle brille ! Tu t’en occupes tout le temps. Mais à force de la
polir sans arrêt il n’en restera rien. Car il ne restera rien de ce corps, de
cette boîte. Cette boîte est juste un revêtement. Il y a à l'intérieur un
diamant ! Recherche le diamant. Chaque homme se trouve à la croisée de deux
chemins à choisir. Comme il est écrit : « Voyez, j'ai mis devant toi la vie
et le bien, la mort et le mal ». « Choisis la vie ». Il convient de dire à
l’homme de ne pas choisir la mort ? Il est écrit : « La vie... et le bien,
la mort... et le mal ». Quel est l’idiot qui va choisir la mort ? Quel genre
de personne choisit la mort ? C'est un signe que tout dans ce monde est mélangé,
perturbé et interchangeable. La mort ressemble à la vie. Le matérialisme et
les désirs apparaissent comme une bonne vie. La vie de Torah et la sainteté
ressemblent à la mort. C’est pourquoi la Torah dit : fais attention ! Il se
pourrait que ce que tu penses être la vie ce soit en réalité la mort. Fais
attention ! Vous êtes prévenus ! Vous pouvez mourir ! « Et tu choisiras la
vie... », choisis la Torah, la sainteté et la pureté.
Chaque personne est engagée dans une guerre de longue durée. Il y
en a tellement qui sont entrés dans une vie de sainteté, dans le service de
Hachem. Et il y en a tellement qui n’ont pas pu résister aux épreuves, aux
tentations, ils n’ont pas réussi à tenir le coup. Au moment où les
mauvaises pensées commencent à l’assaillir, les désirs d'une personne vont
tout simplement le briser. Il se dit : « Peut-être que cette guerre n'est pas
pour moi ». Avez-vous un chemin différent ? Mais, dans le choix de la vie, il
n’existe que deux possibilités : le bien ou le mal. Il n'y a pas de moyen
terme. On ne peut pas dire : « Ce n'est pas pour moi ». Si vous ne choisissez
pas pour la vie, c’est que vous choisissez pour la mort ! Vous pouvez vous détériorer,
vous pouvez quitter la Torah, vous pouvez tout abandonner, etc. Donc, vous devez
choisir la vie. Car en vérité, si une personne veut se rapprocher de Hachem,
s'il veut vraiment, alors il n’y a rien qui peut résister à sa volonté.
Rien ne peut s’interposer sur sa voie vers Hachem. Ce qu’une personne veut
vraiment, elle l’obtiendra. Rabbi Nathan rapporte dans le Likoutei Halahoth
qu'il y a des gens qui voulaient devenir riches, ils parcouraient de grandes
distances pour vendre des diamants. Ils se déplaçaient très loin, à travers
la jungle, parmi les Indiens, des déserts. La plupart étaient tués en chemin.
Ils allaient avec une abnégation totale de soi-même, en se sacrifiant dans le
but de gagner quelques kilos d'or, quelques diamants. Alors, pour le Saint, béni
soit-Il, pour la sainteté, une personne ne peut-elle pas également se
sacrifier ? On doit apprendre de la « mauvaise tendance » comment
les gens sont capables de fournir d’énormes efforts pour la satisfaire. Les
étudiants dans les universités s'assoient pour apprendre jour et nuit, ils ne
dorment pas. Tout cela pour quelques notions vaines, d’un monde éphémère.
Alors nous, pour de la Kedoucha – de la sainteté, ne devrions-nous pas étudier
la Torah ? Ne devrions-nous pas fournir des efforts ?
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